vendredi 10 février

J’espère que vous n’avez pas trop trouvé le temps long, sans nouvelles…

Ils n’ont pas pu traverser le Bazarduzu comme prévu. Je n’ai pas tous les détails, mais pour le moment, nous savons qu’ils ont eu dans un premier temps des problèmes d’autorisation qui les ont obligés à faire demi-tour (une histoire de limites mal définies de Parc National a priori). Ils ont pu monter jusque vers 3500 m.
Puis, dans un second temps, alors qu’ils tentaient un plan B, en traversant un col pour rejoindre Oguz , des conditions nivologiques assez compliquées dans la descente les ont contraints à faire demi-tour, repasser le col dans l’autres sens, et retourner à la station meteo.

Ils ont ensuite rejoint Quba, et aux dernières nouvelles sont de nouveau à Baku pour tenter de débroussailler cette histoire d’autorisations. Hier, ils n’ont pas pu se faire recevoir au ministère de l’Ecologie, mais après un nouveau contact téléphonique, ils ont obtenu un rendez-vous pour cet après-midi. Ce sont les « joies » du vrai voyage d’aventure et de découverte !

Voilà pour l’instant.
Des images et des nouvelles fraîches j’espère d’ici ce soir…

 


 

Je viens de recevoir un long message de Jean-René, qui explique bien la situation dans laquelle le groupe se trouve à cette heure :

Bakou, le 10 février !

Après bien des aventures et de très belles journées -ponctuées de refus sur nos objectifs montagne et des conditions de neige dangereuses – nous voici de nouveau à Bakou à notre point de départ !

En effet, nous avons obtenu via l’ambassade de France un rendez-vous au ministère de l’écologie pour éclaircir ce que nous pouvons faire pour ne pas être hors-la-loi.

Un énorme quiproquo entre le prestataire local, les autorités, nos officiers de liaison et nous, a conduit à un blocage complet. La seule alternative qui nous était finalement proposée était de rallier la frontière géorgienne à vélo par la route… L’immense réserve naturelle de Smily étant interdite, toute comme les abords de la frontière avec le Dagestan.

L’enjeu de notre rendez-vous de cet après-midi au ministère est de trouver une solution pour un itinéraire hors réserve, proche des villages, et enneigé bien sûr. Nous avons travaillé sur les cartes afin d’être une force de proposition. Affaire à suivre…

Mais que s’est-il passé les jours précédents ?

06 février
Partis de Xinaliq, nous sommes arrivés à la station météo (2600 m) après 1h30 de palabres pour entrer dans le parc de Shadagh, et pour passer le contrôle militaire avec notre nouvel officier de liaison, Babek.

Accueil chaleureux de la part de l’équipe des météorologues, relation très distante avec notre officier de liaison, qui ne parle ni russe ni anglais, mais qui a tout pouvoir. A peine arrivés, nous apprenons que nous n’avons pas le droit de traverser le Bazarduzu et de suivre notre itinéraire. Nous décidons donc de faire le sommet en aller-retour par la face sud, pour ne pas chevaucher la frontière.

07 février
Départ 6h00. 10 km de plat, puis un canyon encaissé nous conduisent au pied des pentes sud fort raides. Neige douteuse : gobelets sur 30 cm, recouverts de neige rapportée. A 3500 m, malgré les précautions prises, nous déclenchons une grosse plaque au ras de nos spatules. Encore 100 m, et à 3600 m nous renonçons. Retour à la station.

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Nous élaborons un plan B et attendons en vain un OK des autorités par téléphone. Nous nous couchons sans réponse…

08 février
Réveil 5h00. Autorisation à 6h00… Nous partons pour le Carvi pass (3328 m) avec l’intention de descendre à Jaffa, non loin de Oguz, que nous avons l’intention ensuite de rejoindre à vélo. Sur le versant sud, une quantité invraisemblable de neige instable nous fera à nouveau renoncer. Retour à la station, puis descente à Quba en 4×4.

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09 février
Retour à Bakou pour faire le point. Rencontre avec le prestataire local, obtention d’un rendez-vous au ministère pour le lendemain.

 

10 février
Après le rendez-vous, nous filons à Gabala pour reprendre notre itinéraire. Espérons que le plan B soit accepté !

En fait, ce qui complique un peu les choses, c’est que personne n’est en mesure de leur indiquer les limites des réserves naturelles et des parcs nationaux. Or, il leur est interdit d’y pénétrer….

Nous en saurons un peu plus après ce fameux rendez-vous au ministère de l’écologie !